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Pesticides et cancers

                                 

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         - Chez l’adulte :

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L’analyse de nombreuses données épidémiologiques concernant plusieurs pathologies chez l’adulte en lien avec l’exposition aux pesticides a montré une augmentation de l’apparition de certains cancers. Huit localisations cancéreuses ont ainsi été mises en évidence : les lymphomes non hodgkiniens*, les leucémies, les myélomes multiples*, la maladie de Hodgkin, les cancers de la prostate (ainsi que des ovaires et poumons), cancers du testicule, les mélanomes malins et les tumeurs cérébrales. *cancers des tissus hématopoïétiques, c’est-à-dire cancers affectant un organe produisant des cellules sanguines 

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Quelques définitions :

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-lymphomes non hodgkiniens (LNH) = cancers du système immunitaire. Ces maladies impliquent des cellules de la famille des globules blancs, les lymphocytes. Un lymphome se développe quand une erreur survient au niveau de la fabrication des lymphocytes, conduisant à la production de cellules anormales. Celles-ci peuvent proliférer de deux manières : en se divisant plus vite et/ou en vivant plus longtemps que les lymphocytes normaux.

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-leucémie = maladie qui se caractérise par la production d'un grand nombre de globules blancs immatures qui, s'ils quittent la moelle osseuse et circulent dans le sang, peuvent envahir tous les organes. On parle parfois de cancer du sang. Il existe plusieurs types de leucémies.

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-myélome multiple = une hémopathie maligne, aussi appelé cancer de la moelle osseuse. Il se caractérise par la prolifération excessive dans la moelle osseuse d’un type de globule blanc nommé plasmocyte, devenu anormal.

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-maladie de Hodgkin = Lymphome qui se caractérise par la présence de certaines cellules anormales, les cellules de Sternberg.

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-mélanome malin = mélanome cutané = cancer de la peau développé à partir de cellules appelées mélanocytes qui fabriquent la mélanine, pigment colorant la peau

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-tumeur cérébrale = une tumeur désigne toute masse qui résulte d'une multiplication (division) accrue de cellules anormales. Une tumeur cérébrale est une tumeur au cerveau.

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Voici un petit reportage de Public Sénat sur les cancers liés aux pesticides dans les vignes : 

https://www.dailymotion.com/video/x6n53rm

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          - Chez l’enfant :

 

En France, depuis 1980, les cancers infantiles augmentent de 1% chaque année : 2500 nouveaux cas par an. C’est la 2ème cause de mortalité chez l’enfant. Par exemple, en Gironde, d’après le registre national des leucémies infantiles, le risque pour un enfant de développer une leucémie est 20% supérieur à la moyenne nationale. Or, en Gironde, plus de 3000 t de pesticides sont vendus chaque année.

 

Existe-il un lien entre ces maladies et l’exposition aux pesticides ? Pour les scientifiques français, il n’y a plus guère de doute.

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Chez les enfants, certaines études ont montré une augmentation du risque de leucémies ou de tumeurs cérébrales en lien avec l’utilisation de pesticides par les parents à la maison ou au travail, en particulier pendant la grossesse ou la petite enfance. 

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L’expertise collective de l’Inserm de 2013 se base sur les résultats de méta-analyses d’études épidémiologiques. Cette dernière conclut à une présomption forte d’existence d’un lien entre, d’une part, l’exposition professionnelle aux pesticides (sans distinction) pendant la grossesse et les leucémies ou tumeurs cérébrales de l’enfant ; et, d’autre part, entre les expositions résidentielles aux pesticides (sans distinction) pendant la grossesse ou chez l’enfant et les leucémies. Les méta-analyses retenues par l’Inserm ont montré une augmentation du risque de

leucémie chez l’enfant de 40 à 150% lors d’une exposition professionnelle ou domestique aux

pesticides pendant la grossesse. Elles ont également montré une augmentation du risque de tumeurs

cérébrales de 30 à 50% lors d’une exposition professionnelle du père ou de la mère. Enfin, une

méta-analyse sur les relations entre l’exposition résidentielle aux pesticides et le risque de leucémie de

l’enfant, montre une augmentation significative de 54% du risque de leucémie suite à une exposition aux

pesticides pendant la grossesse, en particulier aux insecticides et herbicides.

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Rappelons qu’aujourd’hui, pour certains pesticides, les liens avec des cancers sont avérés : plusieurs pesticides sont classés par l’IARC (International Agency for Research on Cancer) dans les groupes 2A “probablement cancérogène pour l’homme” et 2B “peut-être cancérogène pour l’homme”. Dans le groupe 2A, on trouve le glyphosate (substance active de l’herbicide RoundUp), le malathion, le diazinon et dans le groupe 2B on retrouve le chlorothalonil, le tétrachlorvinphos et le parathion.

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    Les données épidémiologiques sont recueillies à travers des études de cohortes, des études cas‑témoins et des études transversales. Dans les études de cohorte prospective, un ensemble de personnes recrutées à un moment donné est suivi pour le problème de santé considéré, en prenant en considération les différents facteurs de risque et dans le cas présent l’exposition aux pesticides. La survenue de nouveaux cas est comparée entre la population exposée et celle non exposée.

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    Les études épidémiologiques procèdent par comparaison de groupes : comparaison des expositions de sujets malades et non malades dans les études cas‑témoins, comparaison de la fréquence de maladie chez des sujets exposés et non exposés dans les études de cohorte. Quel que soit le schéma d’étude, la validité des résultats obtenus dépendra de la capacité à bien classer les sujets dans les groupes et donc à correctement définir leurs expositions. De plus, l’appréciation de la nature causale des associations étudiées repose sur un faisceau d’arguments parmi lesquels la mise en évidence de relations dose‑effet joue un rôle important. Cette mise en évidence nécessite bien évidemment de pouvoir quantifier les expositions afin de déterminer des niveaux de risque en fonction des doses.

    Les études épidémiologiques permettent d’établir des associations entre l’exposition aux pesticides et le risque de survenue de pathologies. L’association est quantifiée par des mesures statistiques comme le risque relatif (rapport de l’incidence ou de la mortalité dans le groupe exposé et l’incidence ou mortalité dans le groupe non exposé). Pour démontrer un lien de cause à effet entre un
facteur d’exposition et la survenue d’une pathologie, un ensemble d’arguments doit être apporté par un corpus de résultats d’enquêtes épidémiologiques, toxicologiques, mécanistiques…

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    Pour acquérir plus de puissance statistique, plusieurs études peuvent être regroupées dans des méta‑analyses ou des revues systématiques. La méta‑analyse consiste à rassembler les données d’études comparables et de les ré‑analyser au moyen d’outils statistiques adéquats.

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