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Impacts sur l'eau

La pulvérisation des pesticides a un impact direct sur la pollution de l’eau. Cette pollution concerne les eaux souterraines et les eaux de surface (rivière, lac, mer…). Ces produits contaminent l’eau par ruissellement (eau souterraine), par lixiviation (cours d’eau, rivière…) ou via l’eau de pluie (nappe phréatique) elle-même contaminée par des particules en suspension dans l’air. De plus, les surfaces traitées sont souvent situées à proximité de sources hydrauliques ce qui engendre une contamination directe de ces eaux de surface. Ainsi, une rivière contaminée va se déverser dans la mer et la contaminer à son tour. De même, l’eau potable va se retrouver polluée par ces particules de pesticides.

Deux types de pollution sont à l’origine de la contamination des eaux par les pesticides: les pollutions ponctuelles et les pollutions diffuses.

 

  • la pollution ponctuelle: est provoquée par un apport très important de pesticides dans le milieu. Cela peut être provoqué par un déversement accidentel de produit ou bien un matériel de pulvérisation non adapté. Pour éviter cette pollution, il est nécessaire de connaître les bonnes pratiques d’utilisation de ces produits et de les appliquer avec rigueur.

 

  • la pollution diffuse: fait référence à une longue pulvérisation de pesticides répétée à plusieurs reprises. C’est l’accumulation de ces produits qui va engendrer la pollution du milieu. Dans ce cas-là, les particules peuvent passer d’un compartiment environnemental à un autre et ainsi contaminer plusieurs compartiments. Ce type de pollution est persistante dans le temps et la maîtrise de cette contamination est très complexe.

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En France, il existe une norme sur la qualité de l’eau potable vis-à-vis des pesticides : il y a des taux maximum de pesticides à ne pas dépasser. 

Voici, ci-dessous les règles de classement de l’eau en fonction de la présence de pesticides dans l’eau :

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Les pesticides les plus retrouvés dans l’eau sont des herbicides. En France, même quand un pesticide est interdit, on le retrouve bien des années plus tard dans l’eau du robinet et même dans notre organisme. C’est le cas de l’Atrazine, un herbicide dangereux notamment pour les enfants , interdit depuis 2001 en France, mais toujours présent dans l’eau du robinet (comme nous pouvons le voir dans le relevé suivant). 

Voici un extrait du tableau publié par le Ministère de la Santé en 2018 dans son rapport annuel sur la qualité de l’eau du robinet vis-à-vis des pesticides :

Classement de l'eau en fonction des pest
pesticides dans eau.png

*produit de dégradation de l’Atrazine                  Source: Ministère de la santé, 2018

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Le dernier bilan en date sur la présence des pesticides dans l’eau des robinets date de 2013 et a été publié par le ministère de la santé. En tout, 640 600 personnes sont touchées par des dépassements réguliers de la norme fixant les taux maximum des pesticides dans l’eau. Un seul pesticide est responsable de 70% de tous ces dépassements : l’Atrazine, une molécule pourtant interdite depuis 20 ans. L'Atrazine était une substance très utilisée dans les années 60, un désherbant surpuissant. Les agriculteurs en ont épandu jusqu’à 5000 tonnes par an. Or, l’Atrazine est extrêmement persistant dans les sols. Certains l’appellent même l’Uranium des pesticides car la nature n’arrive pas à s’en débarrasser. Alors en 2001, la France a interdit l’Atrazine. Mais cette interdiction est trop tardive : la molécule toxique (sous sa forme brute et sous forme de produits de dégradation) a déjà contaminé les rivières et les nappes phréatiques, engendrant une pollution massive des eaux, et ce, malgré le processus de purification de l’eau potable. D’après le rapport du ministère de la santé, 422 081 personnes retrouvent de l’Atrazine dans leur eau du robinet. Afin d’éliminer ces polluants toxiques, seul un système d’ultrafiltration de l’eau s’avère efficace.

D'autre part, le glyphosate et son produit de dégradation, l'Ampa (acide aminométhylphosphonique), sont souvent retrouvés dans les cours d'eau. Pendant longtemps, il a été difficile, long et coûteux de détecter le glyphosate dans l'eau. Depuis les années 2000, des progrès techniques ont amélioré la détection du glyphosate. Ainsi, on prend conscience que bien que dégradable, le glyphosate est très souvent présent dans nos rivières. Une étude de l'IFEN (août 2006) a montré que le glyphosate et l'Ampa étaient les substances les plus retrouvées dans les eaux en France. Cela s’explique par l’utilisation massive du glyphosate en France.

De plus, des analyses réalisées en 2017 montrent la présence fréquente du glyphosate et de l’Ampa dans les eaux de surface telles que les rivières et les lacs (50 % des prélèvements pour le glyphosate et 74 % pour l’Ampa), impactant des organismes aquatiques. Les concentrations observées sont généralement inférieures aux valeurs toxicologiques de référence en vigueur pour les environnements aquatiques.

Dans les eaux souterraines, le glyphosate et l’Ampa sont présents dans 3 à 4 % des prélèvements en 2017 avec des dépassements annuels de la norme de qualité de l’eau (concentration maximale de 0,1 µg/L pour chaque substance) pour moins de 1% des points de prélèvements.

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