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Impacts sur les animaux

Il est aujourd’hui bien connu que les pesticides ont un impact néfaste sur les écosystèmes biologiques. En effet, de nombreux pesticides sont toxiques pour les insectes bénéfiques, les oiseaux, les mammifères, les amphibiens ou encore les poissons. L’empoisonnement de la faune sauvage dépend de la toxicité des pesticides, de leurs propriétés (solubilité, volatilité…), de la quantité appliquée, de la fréquence, du moment et de la méthode de pulvérisation, du climat… De par leur toxicité, les insecticides, fongicides et herbicides menacent la faune sauvage qui y est exposée. Les pesticides affectent la faune sauvage directement et indirectement, via les sources d’alimentation et les habitats.

Tout d’abord, les animaux peuvent ingérer directement des plantes traitées par des pesticides ou bien boire de l’eau contaminée et ainsi être eux-mêmes contaminés. Ces animaux vont ensuite être mangés par d’autres animaux qui seront donc contaminés à leur tour et ainsi de suite. C’est ce que l’on appelle le phénomène d’amplification dans la chaîne alimentaire. Ces pesticides accumulés le long de la chaîne alimentaire présentent un risque à long terme pour les mammifères, les oiseaux, les amphibiens et les poissons.

De plus, les insecticides et herbicides réduisent l’abondance des mauvaises herbes et insectes, qui sont une source de nourriture importante pour de nombreuses espèces. Cela peut amener à un déclin considérable de certaines populations d’espèces. Or, la stabilité d’un écosystème provient du fait que les groupes d’espèces interagissent entre eux de façon complémentaire. Du fait de l’interdépendance des espèces, la disparition d’une espèce a en réalité un impact énorme sur tout l’écosystème auquel elle appartient.

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INSECTES

Insectes
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Les insecticides à large spectre d’action peuvent provoquer le déclin de population d’insectes bénéfiques tels que les abeilles, les araignées et les coléoptères. Ces espèces jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire ou bien comme prédateurs des insectes nuisibles. Leur disparition a donc un impact important sur tout l’écosystème.

Nous allons nous intéresser aux abeilles et plus généralement aux insectes pollinisateurs qui sont de grandes victimes des insecticides, et particulièrement des néonicotinoïdes. Les néonicotinoïdes sont caractérisés de systémiques, ce qui signifie qu’ils sont présents dans tous les compartiments de la plante traitée, y compris la fleur, butinée par les abeilles. Elles puisent le pollen et le nectar situés au coeur de la fleur et sont ainsi contaminées par les néonicotinoïdes. Certains de ces néonicotinoïdes sont déjà, à de petites doses, toxiques pour les abeilles. Sans aller jusqu’à les tuer directement, ils empoisonnent le système nerveux, entraînant des pertes de l’orientation et des troubles du comportement.

En France, depuis l’introduction des néonicotinoïdes en 1995, le taux de mortalité des abeilles est passé de 5 à 30%. L’utilisation de la plupart des néonicotinoïdes est aujourd’hui interdite par l’Union Européenne. Le déclin des abeilles provient aussi de l’appauvrissement de l’environnement en terme de ressources alimentaires (nectars et pollens). 

La disparition des insectes butineurs a un impact sur l’équilibre de la biodiversité car, sans pollinisation, les plantes sauvages ne se reproduisent plus.

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Oiseaux

OISEAUX

Les populations d’oiseaux sont directement touchées par les pesticides. En effet, même des niveaux très faibles de résidus de pesticides dans les aliments consommés par les oiseaux peuvent entraîner leur mort. On observe par exemple de nombreux cas d’ingestion de semences enrobées de pesticides qui ont donné lieu à la mort d’oiseaux. Les oiseaux doivent aussi faire face à l’effondrement de leurs ressources alimentaires dû aux herbicides. En réduisant l’abondance des mauvaises herbes ainsi que des insectes abrités par ces mauvaises herbes, les herbicides privent les oiseaux de leurs principaux aliments. De plus, les animaux consommés peuvent être contaminés par des pesticides et ainsi contaminer les oiseaux. 

Selon une étude, en France, pour 11 espèces sur les 12 pour lesquelles une date de début du déclin des populations a pu être estimée, il a été montré que le début du déclin coïncide avec une période d’utilisation massive de pesticides, et notamment d’herbicides.

Image de Benjamin LECOMTE
Mammifères

MAMMIFERES

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Les problèmes observés chez les mammifères sont approximativement les mêmes que ceux observés chez les oiseaux. Les mammifères prédateurs peuvent être contaminés en mangeant un animal contaminé, c’est le cas par exemple lorsque des renards mangent des rats ou des souris contaminés. De plus, l’usage des herbicides peut affecter des petits mammifères (musaraignes, mulots…) en supprimant les plantes sources de nourriture et en modifiant l’habitat. De même, les insecticides peuvent réduire la disponibilité des insectes, importante source de nourriture pour certains mammifères.

AMPHIBIENS ET ESPECES AQUATIQUES

Amphibiens et espèces aquatiques

Les amphibiens et les espèces aquatiques sont fortement touchés par la pollution des eaux par les pesticides utilisés en agriculture et en viticulture. En effet, l’exposition répétée à certains pesticides peut entraîner des changements physiologiques et comportementaux chez les poissons, comme par exemple l’abandon des nids, la diminution de l’immunité aux maladies et l’incapacité accrue à éviter les prédateurs. Ces changements ont pour conséquence une forte diminution des populations de poissons. 

De plus, les insecticides ont des effets toxiques sur le système nerveux des amphibiens, et peuvent altérer leur comportement. Ensuite, certains herbicides peuvent affaiblir le système immunitaire des têtards de grenouilles, ce qui peut les rendre encore plus sensibles aux parasites néfastes tels que les nématodes. Les fongicides à base de cuivre sont eux aussi hautement toxiques pour les poissons et ont la capacité de s’accumuler.

troupeau de poissons
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